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DES TRANSES A LA DÉLIVRANCE PAR JEAN PLIYA

26 février 2019

« Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1Co 14, 32-33).

Or, dans les transes observées dans certaines religions, l’adepte est possédé par la divinité pour transmettre des messages qu’il ne contrôle pas, pour vaticiner, c’est-à-dire s’exprimer dans une sorte de délire prophétique (cf. 1R18, 29). Il ne s’agit donc pas d’une manifestation du Saint-Esprit car le « fruit de l’esprit est paix et maîtrise de soi » (Ga 5, 23). Or, c’est la non maîtrise des émotions accompagnée de secousses violentes, de tremblements, de perte de connaissance qui caractérise les transes d’origine culturelle ou « religieuse ».

 

Transes liées au culte d’une divinité ou à un faux culte de Dieu.

Les transes peuvent être provoquées dans les religions traditionnelles d’Asie, d’Amérique, ou d’Afrique noire, par des incantations, des paroles de suggestion d’un sorcier ou d’un grand prêtre vôdoun, des cris hystériques, une grande excitation dans des danses rythmées par des battements de tam-tam ou l’absorption de certaines drogues.

Dans le culte des vôdouns du Bénin ou du vaudou haïtien, la relation se situe généralement dans un contexte de peur du châtiment, d’un châtiment implacable. Même dans le culte des ancêtres divinisés, on cherche à se protéger contre leur colère. Des rapports étroits entre l’adepte et son vôdoun s’établissent. Par le moyen de la transe de possession et d’un sacrifice sanglant qui donne à tous les deux la vigueur. Le culte des vôdouns est donc un culte de possession et non de libération. L’adepte, saisi au cours du rituel par la transe, serait habité par la divinité. Quelle divinité ? De quelle puissance occulte tient-elle sa force ?

La pratique du culte liée à un rituel précis se traduit par des comportements religieux qu’on retrouve dans des sectes syncrétistes (qui mélangent le Christianisme avec des pratiques traditionnelles) ou dans des « églises indépendantes d’Afrique noire comme le Kimbanguisme, le Christianisme céleste, le Christianisme prophétique, le “Bwiti“ du Gabon. Dans ces églises noires, les transes seraient la manifestation de Dieu dans un homme, de la venue de l’esprit, c’est ce qui explique que leurs prophètes parlent toujours en état de transe ».

Ces religions, où la peur marque la relation avec Dieu ou la divinité, n’ont rien à voir avec le Christianisme, la religion du Dieu d’Amour. Or, l’amour parfait bannit la crainte (1Jn 4, 18).

 

 

Transes liées à des causes psychologiques

Des désordres ou des traumatismes psychologiques peuvent provoquer des transes, disons plutôt des agitations, dont les causes sont nombreuses et affectent plusieurs catégories de personnes.
 

· Fragilité psychologique ou physiologique

 

ØPersonnes très influençables en qui se manifeste un déséquilibre et qui entrent en transe par mimétisme, désir de se faire remarquer ou par contagion hystérique dans un mouvement de foule.

ØPersonnes impressionnées par la peur de se trouver en présence d’un Dieu Tout-Puissant ou d’une manifestation surnaturelle.

ØPersonnes privées d’amour, ayant des blessures affectives (blessures de mort, d’avortement ou de la perte d’un être cher) qui sont bouleversées de se trouver dans un climat de chaleur humaine.

La perte d’un être cher

Une personne a été profondément blessée ou frustrée par la perte d’un cher, un père auquel elle était très attachée. Au moment où le mort allait être mis dans un cercueil, l’émotion a été si intense qu’elle a perdu connaissance ; elle s’agitait comme pour échapper à la réalité. Par la suite, chaque fois qu’elle se trouvait devant un évènement, ou d’un fait qui rappelle la mort par exemple, les funérailles-levée de corps, cercueil, annonce de décès-elle entrait en transes. La solution d’un tel problème ne se trouve ni auprès de guérisseurs, ni des marabouts chez lesquels on l’a conduite et qui ont exigés de fortes sommes d’argent et prescrits des poudres, des sacrifices, des bains rituels pour chasser le soi disant esprit du mort. Une fois que dans une bonne écoute et dans la prière, le Seigneur a révélé la clé de ce trouble, une prière de guérison intérieure l’a libérée définitivement.

 

 

ØPersonnes sujettes à des maladies nerveuses, psychiques (épilepsie, hystérie), des malaises physiques (fatigues excessives, chaleur, déséquilibre physiologique dû au jeûne).
Ces cas relèvent d’abord du médecin ou d’une assistance comblant leur manque, avant ou en même temps qu’on prie pour eux. Quand quelqu’un a jeûné 2 ou 3 jours d’affilée et se trouve affaibli, en hypoglycémie par exemple, il peut se mettre à trembler comme s’il était en transe. Un peu d’eau, du pain ou un fruit, lui redonnent la forme.

 

 

· Fortes émotions devant le sacré ou des signes surnaturels

 

ØPersonnes qui vivent un moment d’émotion intense et ne peuvent se contenir au passage du Saint Sacrement, en présence de Jésus dans l’Eucharistie à l’occasion des évangélisations dans la puissance de l’esprit Saint.
 

Le Saint Sacrement

Au passage de l’ostensoir contenant l’hostie consacrée, un homme voit l’image d’un feu qui sortait de l’ostensoir et le prêtre qui le portait enveloppé de flamme ; une femme qui regardait le Saint Sacrement y voit brusquement un grand cœur de chair qui battait…

Témoignage donné par le Père Raymond HALTER

 

  

L’agitation de la personne, qui n’est pas réellement une transe, se calme vite et elle retrouve la joie lorsqu’on prie pour elle à l’écart. On observe aussi des manifestations violentes, des secousses et agitations lorsque la présence de Dieu est invoquée ou manifestée :

  •     Dans les fortes prières de louanges comme celles des groupes de prière du renouveau charismatique
  •     Dans les cas de prière de délivrance (libération, exorcisme) ;
  •     Lorsqu’on utilise des sacramentaux (crucifix, eau et huile bénites, encens et sels bénis).

 

 

· Réactions liées à une forte culpabilité et au refus de pardonner

 

ØUne personne qui a vécu plusieurs avortements et n’a jamais été se confesser peut se mettre à crier et à s’agiter au passage de l’Eucharistie, ou lors d’un enseignement sur la question. Dans ce cas il faudrait l’aider à se confesser ou si c’est impossible, à dire sa situation à Dieu devant le prêtre.

ØLorsque des personnes vivent à l’égard de leur famille ou de leurs parents des refus de pardon très forts, elles sont comme envahies de culpabilité en présence de Dieu et pour cela s’agitent, poussent des cris de souffrance. Cette situation se calmera si on les aide à pardonner.

ØLorsque des personnes qui sont allées dans les sectes où on attaque l’Eglise, la Vierge Marie, le Pape, l’Eucharistie, viennent dans un rassemblement charismatique, elles sont prises d’une culpabilité énorme devant l’Eucharistie.

 

« Pardonne-moi Marie »

Un homme entre en transe et criait fort : « Je vous salue Marie ! Je vous salue Marie ! » Quand on a prié avec lui, il a avoué qu’il venait d’une secte pentecôtiste où on avait tellement insulté Marie qu’il est écrasé de culpabilité d’avoir insulté sa mère.

Exemple donné par le Père R. Halter

 


  
Transes liées à l’action des mauvais esprits

 

Les réactions désordonnées les plus typiques des véritables transes sont notées chez les personnes liées, oppressées, habitées par des esprits diaboliques à cause de leur complicité avec ces esprits. Cette complicité consiste en une vie de péché, de débauche et d’engagement poussé dans l’idolâtrie : pratique du fétichisme, de l’occultisme, de l’ésotérisme ou possession de gris-gris, d’amulettes de protections, envoûtement par des personnes maléfiques, ensorcellement. Dans certains pays, des femmes stériles adorent des divinités, des génies des eaux ( Assohou, par exemple Tano en Côte d’Ivoire), la mer (Mamy Wata), et leur immolent des animaux en vue d’avoir des enfants.

Pour cela elles font des promesses inconsidérées : « Si tu me donnes un enfant, il deviendra ton enfant, il portera même ton nom et j’accepte de t’offrir régulièrement d’autres sacrifices. »
Les enfants nés de ces engagements et qui, par parents interposés, sont voués au diable contre leur volonté, sont perturbés par les liens de ces cultes ancestraux qui peuvent provoquer des épilepsies. Celles-ci disparaissent quand on prie, mais elles reparaissent lors que les gens reviennent dans le milieu traditionnel ou font de nouveau des sacrifices.

Dans les très rare cas de transes provoquées par des possessions démoniaques, la personne en communion avec les force du mal réagit violemment devant les objets sacrés : peur intense devant le crucifix, au contact de l’eau bénite, gestes de blasphème devant l’hostie consacrée. Une fois les liens diaboliques et d’infestation bien identifiés et après avoir fait un bon discernement, on peut décider de faire une prière de libération et contraindre le démon à quitter une demeure devenue son habitation. Au cours de celle-ci, lorsque ces personnes prennent conscience de leurs péchés et y renoncent, elles peuvent être parfois secouées par une transe. Pourquoi donc ?
Le père Halter explique qu’en présence de Jésus, le démon qui se trouve dans la personne ne reste pas tranquille, il tremble fort et cherche à partir. Il agite donc la personne et la fait hurler d’autant plus fort qu’il cherche à empêcher la louange de monter dans l’assemblée ou aussi faire peur aux autres chrétiens réunis pour louer, afin qu’ils ne reçoivent pas une plus grande grâce de foi en voyant se manifester la puissance de Jésus. Par ces agitations, le démon peut viser également à perturber une adoration silencieuse ou empêcher que les gens guéris ne témoignent pour la gloire du Seigneur. La présence de féticheurs, de sorciers par exemple, peut bloquer les témoignages susceptibles de fortifier la foi en Dieu et accroître la louange.

 

 

Que faire et comment prier pour les personnes en transe ?

 

Voici quelques conseils du Père Raymond Halter, tirés d’enseignements qu’il à donnés. « Il s’agit de prier paisiblement et calmement avec ces personnes. N’ayez pas une prière énervée, agressive. Que celui à qui est confié la direction de la prière –prêtre ou laïc responsable – fasse la prière de délivrance dans la foi, la paix et l’amour des personnes agitées, contexte intenable pour les démons. Ce n’est pas vous qui délivrez, mais Jésus qui est vainqueur d’avance. Il ne faut pas crier, hurler. Plus on crie fort, moins vite il y a libération. Ce n’est pas le cri mais la foi qui agit. Tout en priant à mi-voix pour la délivrance, Jésus fait sortir le démon. Mais si je n’ai pas la foi, il ne peut libérer à travers moi.

Si la personne est affectée par une maladie psychique, une prière paisible, lente et calme, finira par l’apaiser, alors que si vous avez peur, vous lui communiquez votre peur et la situation empire. Lorsqu’après la transe je fais la prière d’approche et qu’il n’y a aucune réaction, aucun symptome ‘’spécifique’’, je demande à la personne de revenir et je prie à nouveau ; s’il n’y a toujours pas de réaction, je conseille d’aller voir un psychologue. Dans ce cas, ce n’est pas quelque chose de spirituel, qui vient du démon, mais probablement une maladie psychologique, ou même une maladie mentale. Je recommande à la personne de prier, de s’approcher des sacrements, de vivre conformément à la loi du Seigneur et de chasser toute peur.

Si la personne subit une oppression démoniaque, une infestation, la prière fondée sur la foi affaiblit progressivement le démon, et arrive un moment où, sans qu’on ait fait une prière de délivrance au sens propre du terme, il s’en va. Il faut être conscient qu’on intercède pour un frère ou une sœur en Jésus-Christ et qu’on n’est pas en présence d’un ennemi. C’est pourquoi on n’adoptera pas une attitude de violence, mais plutôt d’amour et de paix. Le démon qui n’est que haine fuit devant l’amour.

Il n’y a pas de formule de prière toute faite pour chasser le démon. Tout en priant, il faut écouter intérieurement l’esprit Saint qui parle et vous guide. C’est en obéissant à l’esprit Saint que les délivrances ont lieu.