“ A présent donc, Seigneur, étends la main pour opérer les guérisons, signes et prodiges par le nom de ton Saint Serviteur Jésus ” (Ac 4, 29-30).
Durant ses trois années de ministère public, notre Seigneur Jésus Christ est allé partout annoncer la Bonne Nouvelle du salut en opérant la guérison des corps malades, des cœurs meurtris, délivrant des chaînes du péché et des obstacles que crée cette vie de péché pour la croissance spirituelle du croyant, à travers le pardon qu’il offrait. ( Ac 10, 38 et Lc 5, 17-26)
Il signifiait ainsi que le salut est pleinement acquis à travers cette œuvre qu’il accomplissait. La guérison que le Seigneur a le plus largement opérée est celle de l’homme intérieur, c’est-à-dire de l’homme total (corps, âme et esprit). Cette guérison de l’homme intérieur est absolument indispensable pour une conversion radicale, profonde et totale qui seule établit le chrétien sur la voie de la sainteté véritable, comme nous le montrera cet enseignement qui nous fera comprendre ce qu’est la guérison intérieure, sa nécessité et les exigences qu’impose sa pleine réalisation.
Pour bien maîtriser ce phénomène de la guérison intérieure, étudions la structure de l’homme total.
1- LA PERSONNE HUMAINE ( 1Th 5, 23)
La personne humaine est composée d’un corps, d’une âme et d’un esprit.
- Le corps (soma) est la partie de l’homme qui prend conscience du monde, qui grandit et qui meurt. Il se voit. Quand le corps a des ennuis, on dit qu’il est malade. On localise la maladie dans le corps. Par le corps nous entrons en contact avec le monde extérieur. Il est également un moyen de présence aux autres.
- L’âme (psyché) est la partie qui fait que l’homme a conscience de lui-même ; c’est le siège des émotions, des désirs, de l’affection et de l’individualité. L’âme se caractérise notamment par l’affectivité, la volonté, la raison, l’intelligence qui représentent notre individualité.
- L’affectivité est notre capacité d’aimer ou non
- La volonté et la raison nous rendent capables de faire le bien ou le mal (Si 15, 15-20)
- L’intelligence est notre capacité de comprendre ce qui est expliqué, de reconnaître que le bien est différent du mal. L’âme peut être malade. Cet état ne se voit pas.
L’esprit (pneuma) est la partie de l’homme qui “reconnaît ”, qui a conscience de Dieu. L’esprit est la capacité d’ouverture à Dieu, la capacité de recevoir son Esprit Saint. L’Esprit comme l’âme sont invisibles. L’esprit peut être malade.
La guérison intérieure, c’est la guérison des maladies de l’âme. Elle touche les blessures émotionnelles, les torts que les autres nous ont faits.
A - Maladies et blessures de l’âme : maladies psychologiques.
L’âme est malade quand l’affectivité, la volonté ou l’intelligence sont blessées. Ma capacité d’aimer peut être blessée lorsque par exemple, j’ai été déçu par quelqu’un qui m’avait promis le mariage. Cela peut entraîner des blocages sur plusieurs points de ma vie. Ma volonté peut être blessée lorsque je n’arrive plus à décider de faire du bien. Par exemple beaucoup de femmes déclarent en elles-mêmes : “ Je décide de faire payer à tous les hommes qui m’aborderaient désormais la déception que le premier m’a fait vivre. ” (Donner si possible un témoignage de blocage).
Mon intelligence peut être blessée lorsque j’ai étudié des ouvrages ésotériques qui nient la divinité de Jésus et qui croient en la réincarnation. Ceux qui sont incapables d’accueillir la vérité des Evangiles, ceux qui rejettent la maternité spirituelle de Marie voulue par Jésus sur la croix parce que satan a enténébré leur intelligence et leur fait voir l’erreur comme la vérité et les ténèbres comme la lumière, vivent dans la négation de Dieu avec leur intelligence blessée.
Nous sommes dans un monde marqué par le péché. Les conséquences du péché provoquent des traumatismes et des blocages, des blessures causées par des événements douloureux et des relations difficiles. (viol, violence, colère, menace de mort)
Quelle que soit la maladie de l’âme, c’est Jésus seul qui peut guérir. Même la psychanalyse et les techniques d’autosuggestion, de pensées ou de paroles positives (mantra : parole qu’on vous demande de répéter) qui ne reposent sur aucune parole de Dieu ne pourront donner une guérison profonde et totale. “ Il m’a envoyé panser les cœurs meurtris. ” ( Is 61, 15). “ Proche est Yahvé des cœurs brisés, Il sauve les esprits abattus ” (Ps 34, 19).
Par nous-mêmes, nous ne pouvons rien (cf Jn 15, 5). Combien de fois nous désirons avancer, mais combien de fois aussi notre volonté est vaincue et notre caractère n’a pas la force de s’opposer aux adversités. Bien des fois nous croyons que ce sont les autres qui doivent changer et nous l’exigeons. Alors la situation, au lieu de s’arranger s’empire et notre blessure s’aggrave, s’approfondit.
Quand l’âme est blessée on ne voit pas cette blessure comme on verrait une plaie sur une jambe par exemple, on ne voit pas de signes matériels de blessure. Mais il y a des cas où la maladie de l’âme provoque des maladies physiques (exemple ou témoignage).
Voici quelques exemples de blessures qui pourront nous éclairer suffisamment sur les sources des maladies de l’âme et nous instruire sur la conduite à tenir, chacun dans nos relations avec les autres :
- la mort d’un être aimé nous abat, nous attriste, nous plonge dans la solitude ;
- l’abandon par quelqu’un qui nous aime nous décourage ;
- la calomnie (la langue est plus musclée que les bras) nous révolte (exemple ou témoignage)
- les injures nous humilient et nous poussent à répliquer ou à nous justifier (exemple ou témoignage).
- être victime d’injustice nous rend amer (exemple ou témoignage)
- tristesse et complexe d’infériorité dus aux échecs nous font nous replier sur nous-mêmes (exemple ou témoignage).
- jugement ou condamnation de soi-même (rejet de notre corps, de notre origine, de notre nom) nous font perdre la joie de vivre. Il est absolument nécessaire de se réconcilier avec soi-même dans la prière.
- les sept péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’impureté, l’envie, la gourmandise, la colère et la paresse nous rendent vulnérables aux attaques du diable.
Tout au long de notre vie, nous avons été blessés et il y a des domaines de notre vie qui nous font mal, qui nous font souffrir. Nous avons été blessés par la vie, par les personnes et par les situations que nous avons vécues. Tout cela crée des maladies psychologiques et spirituelles, des maladies émotionnelles. Nous avons donc besoin d’une guérison intérieure. Tant que nous ne serons pas guéris, notre vie sera continuellement troublée par nos blessures émotionnelles.
B- Les blessures dues aux relations avec les autres
La conséquence de ces blessures, c’est que chacun de nous a des comportements complètement faussés. Par exemple la sévérité excessive d’un père ou d’un éducateur fait que :
- je ne crois plus en la Miséricorde de Dieu et j’ai peur de Lui. Je pense qu’Il me juge et me condamne, je doute de son amour comme Judas.
- à cause des injures et des moqueries, je me sens méprisable, non aimé et rejeté, je suis plein d’amertume et agressif, je suis inquiet et je vis dans la peur. J’évite les autres. Je n’ai plus la paix ni la joie. Je perds la joie, le goût de vivre. Je me méprise et je suis dégoûtant pour moi-même ; j’ai de l’amertume.
- quand on me méprise et qu’on préfère les autres, je m’isole d’eux, j’ai la haine dans le cœur j’entre dans le mépris et même dans l’indifférence par rapport à tout ce qui m’entoure. J’ai envie de me venger. Je m’installe dans le mensonge et la tromperie, dans les désordres sexuels, la paresse. Je manifeste la violence, la peur, la jalousie.
Les blessures émotionnelles peuvent conduire jusqu’à la délinquance, à la toxicomanie (usage de la drogue), à l’alcoolisme et même au suicide ou au meurtre.
La cause de la rébellion de beaucoup d’enfants est une blessure émotionnelle ou un rejet qui pousse à se révolter. Il faut beaucoup d’amour pour les guérir (témoignage souhaité).
Ces blessures émotionnelles avec l’intime relation qu’il y a entre le corps, l’âme et l’esprit peuvent parfois provoquer des maladies physiques : cancer, insomnie, ulcère, malaises de la digestion, maladie nerveuse. Il est vrai, ce sont les autres qui nous blessent. Mais ce qui nous fait le plus souffrir, ce ne sont pas les coups que les autres nous font, mais ce sont nos mauvaises réactions : les plaintes, les murmures, les gémissements, les révoltes, les grognements, la colère, la rumination de l’offense. En vérité ce ne sont ni les insultes, ni les critiques, ni les rejets qui sont mauvais en soi, car ce sont là des épreuves que Dieu permet pour nous faire grandir dans la sainteté. On a insulté le Christ, on s’est moqué de Lui ; cela n’a rien diminué de son amour.
Le plus souvent, ce sont ceux qui nous insultent et nous critiquent qui nous révèle la vérité sur nous-mêmes et non nos amis.
Les maladies de l’âme nous empoisonnent et c’est Jésus seul qui peut nous désintoxiquer.
C- Les maladies de la mémoire et des souvenirs
Mémoire = magasin des souvenirs. Souvenir = photocopie d’un événement
Il existe des maladies de la mémoire et des souvenirs. Notre mémoire et nos souvenirs ont besoin d’être guéris. Les mauvais souvenirs déclenchent des forces négatives ;
- Blessures olfactives (relatives à l’odorat, à la perception des odeurs) donner un exemple.
- Blessures de la mémoire visuelle (la vue d’un objet ou d’un fait qui a négativement marqué notre mémoire qui peut provoquer des troubles en nous). Par exemple, lorsqu’une femme découvre que son mari l’a trompée et a fait un enfant à une autre femme, la vue de cet enfant de l’adultère lui sera insupportable.
La vue du sang peut faire tomber évanouie une personne qui a assisté à un drâme sanglant.
- Blessures de la mémoire auditive : la voix d’une personne donnée peut provoquer des troubles en nous. Entendre prononcer le nom d’une personne qui nous a blessés jadis.
- Maladie gustative : on est alors porté à l’amour du tabac, de l’alcool, de la drogue, etc.
Il est important de prier pour connaître la racine du mal et demander à Jésus de la toucher pour notre guérison totale. Et quand Jésus nous guérit, il nous procure la paix et la joie, les signes de la présence de son Esprit Saint.
Jésus nous guérit même des blessures reçues depuis notre conception. Jésus seul connaît notre passé (témoignage souhaité)
La mémoire est le magasin des souvenirs, c’est-à-dire la persistance de mon histoire.
Le souvenir est comme la photocopie d’un événement enregistré dans la mémoire. Il peut s’agir d’un événement heureux ou malheureux l’événement heureux est enregistré sans problèmes, il devient partie intégrante de la vie. Quant au souvenir malheureux, il pose problème parce qu’il a été enregistré dans la mémoire, il a blessé l’affectivité. Le souvenir de cette blessure est toujours le signe d’un manque d’amour ou d’une frustration, d’une humiliation, d’une peur, il devient un poison qui s’infiltre dans l’être et le rend malade.
D- Les causes de nos blessures
Nos blessures sont une conséquence du manque d’amour, de sécurité. Elles sont encore dues aux péchés, aux relations vécues avec nos frères, aux relations avec satan.
a)- La peur et ses conséquences
Phobie : du grec phobos : effroi ; peur irraisonnée, obsédante, angoissante, que certains malades éprouvent dans des circonstances déterminées.
L’enfant perdu qui se retrouve seul ou dans la foule loin de tout être aimé a peur. Cette peur peut provoquer une blessure émotionnelle.
- La peur de l’abandon, de la solitude avec les peurs maladives (peur de la nuit, peur des serpents etc.) sont causes de blessures. Beaucoup de gens ont peur de petites choses. Il faut beaucoup d’amour pour amener à la guérison de ces genres de peur.
- Peur de l’avenir à travers ce qui a été entendu au cours d’une vision ou d’une consultation chez les devins.
- Peur de Dieu : quand on dit à quelqu’un : “ Dieu va te punir ”, il se fera une mauvaise idée de Dieu.
- Peur des femmes : quand la peur des femmes s’installe chez un homme parce qu’il a été mal aimé par la femme, il peut se livrer à l’homosexualité.
- Peur des hommes : une femme qui a été violée ou mal aimée aura peur des hommes et ne saura jamais leur faire confiance pour être capable elle aussi d’aimer. L’insuffisance d’amour de la part du mari peut pousser l’épouse à l’infidélité.
- Peur de certains animaux inoffensifs (souris, jecko, cancrelat par exemple). C’est la phobie.
Toutes ces peurs sont des signes d’une fragilité psychologique causée par les peurs qu’on a semée dans l’enfant.
- Peur de la mort (enfant violenté à la naissance : utilisation du forceps, menaces).
- Peur des chefs et des autorités : il y a des enfants qui ne peuvent pas dire le Notre Père parce qu’ils ont peur de l’image du père qui leur a donné la vie. C’est criminel de faire peur aux enfants. L’abus d’autorité dont ils ont été victimes les rend mal assurés devant toute autorité.
- Peur des autres : la peur de ce qu’on va dire de nous, nous empêche de nous épanouir, de nous affirmer et de faire éclore les dons que Dieu a déposés en nous.
- Peur de se laisser aimer parce qu’on avait été mal aimé ou abandonné. Pour ne pas subir une autre déception, on a peur de se laisser aimer à nouveau parce qu’on ne croit plus en l’amour des autres.
Il faut demander au Seigneur de nous aider à découvrir le nom de nos peurs et leur cause.
b)- Blessures de l’intelligence et de la volonté
Quand papa ou maman se moque de l’insuccès scolaire d’un enfant, l’insulte, félicite un autre enfant plus jeune qui travaille mieux, il (elle) bloque l’intelligence et la volonté de cet enfant dont il (elle) se moque. N’oublions pas que le même degré d’intelligence n’a pas été départi à tout le monde. Le bon éducateur aura toujours à la bouche des propos encourageants qui vont développer la fierté et le désir de toujours mieux faire par l’enfant. N’amenons pas les enfants à s’installer dans l’hésitation et à douter de leur capacité réelle.
- Le doute par rapport à Marie, au pape, à l’Eucharistie (les Trois Blancheurs) trotte dans l’esprit de bon nombre de catholiques influencés par les attaques des nouveaux mouvements religieux ou des protestants. On n’accepte pas les vérités de la foi. On fait une maladie du scrupule et de la culpabilisation. On n’accepte pas le pardon offert par Dieu.
c)- Un enfant qui n’est pas désiré au moment de sa conception est profondément blessé
Cet enfant, dont les parents ne peuvent pas dire qu’il a été désiré, est récalcitrant. Il est traité d’enfant impossible, têtu, insoumis, etc. Il faut une démarche de pardon des parents devant le Saint Sacrement pour la guérison de l’enfant. A travers cette démarche les parents acceptent cet enfant et le reçoivent des mains de Dieu.
d)- Les enfants qui ont échappé aux tentatives d’avortement sont gravement blessés
Par ce fait, la propre vie de celui qui a provoqué l’avortement et de celui qui l’a désiré est blessée parce qu’ils ont tué. On ne vit plus dans la vérité. Pour l’Eglise, le péché contre son propre corps et contre celui du fœtus ou d’un bébé est très grave. C’est seulement l’évêque ou un prêtre que l’évêque a désigné qui donne l’absolution pour ce péché. Que faire dans cette circonstance ?
Dans la louange :
- Accueillir le nom de l’enfant: “ Yahvé m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère, Il a prononcé mon nom ” (Is 49, 16)
- Lui demander pardon
- L’accueillir comme mon enfant
- Entrer dans la louange avec lui
L’avortement et le viol blessent beaucoup la femme qui parfois l’ignore. L’enfant né à la suite d’un viol est blessé dès la conception.
e)- Blessures liées aux relations avec les autres
Les plus graves se situent avant la naissance et entre zéro et dix ans. L’enfant peut prendre conscience de ce qui l’entoure.
- Que papa et maman n’aient pas désiré l’enfant à la conception, il le sait
- L’enfant est frappé par toutes les émotions qui ont touché sa mère dans la grossesse. L’enfant peut être incapable d’aimer son père car celui-ci battait la maman pendant la grossesse.
Après la naissance, l’enfant peut être blessé dans ses relations avec les frères, il peut recevoir des blessures liées à son sexe lorsqu’il est garçon alors que les parents attendaient une fille, vice versa. Les conditions de la naissance de l’enfant sont aussi sources de blessures graves. L’enfant peut être blessé par ce que les autres disent de lui. La jalousie des frères peut le blesser. Il peut être marqué par les blessures de l’éducation à travers son contact avec les autres à l’école. Les blessures peuvent être un rejet, la peur des autres et alors l’enfant peut réagir par la violence voulant ainsi rejeter à son tour les autres.
f)- Le manque de tendresse
Le manque de tendresse tant du côté des parents envers les enfants que du côté des enfants envers les parents est source de blessure. Ce manque de tendresse entre époux est grave de conséquences aussi bien entre eux que pour l’épanouissement des enfants. Dans la petite enfance, l’enfant est comme une cire molle qui reçoit l’empreinte de tout ce qui le touche et est frappé par tout.
Le divorce des parents et qu’un parent monte ses enfants contre l’autre parent est source de blessure également.
g)- Blessures de situation familiale
Constater par exemple longtemps après que celui qu’on prenait pour père, n’est pas le père biologique. Un enfant non reconnu par le père à la naissance ou à la conception.
h)- Blessures consécutives à la jalousie ou blessure de souffrance d’amour
Dans les foyers polygames, se vit ce genre de situation où chacun ressent fortement qu’il a besoin d’être aimé pour lui-même. On peut noter :
- La jalousie à cause de la réussite de l’autre ;
- La jalousie à cause d’un don que Dieu a accordé à quelqu’un ;
- La jalousie provoquée par un amour possessif ;
- Haine d’un enfant pour son père et sa marâtre etc.
La jalousie manifeste toujours que mon cœur est blessé et qu’il a besoin d’être guéri. Il faut demander la guérison des blessures causées par la jalousie cachée.
Jésus peut toucher toutes les étapes de notre vie : notre enfance, notre adolescence, tout le temps passé à l’école ou à l’atelier pour apprentissage, le début du mariage, etc.
Les disciples aussi ont été guéris de quantité de troubles : peur, haine raciale, culpabilité...
Ouvrons-nous à Jésus. Il veut et peut nous guérir, nous consoler.
E- LES EFFETS DE LA GUERISON INTERIEURE
Pour nous guérir, Jésus nous montre qu’Il nous a aimés au moment où les autres ne nous aimaient pas. Voilà pourquoi Il nous comble de sa paix, de sa joie incessante. La guérison de Jésus est progressive et produit deux effets :
- Jésus enlève la cause de la maladie ;
- Il donne la force de persévérer dans le bien ;
Il met en nous cette assurance d’un cœur guéri par le Seigneur et qu’aucune crainte n’habite (Ps 27). Jésus nous guérit par son amour qui nous purifie. Il nous guérit par les sacrements (disciples d’Emmaüs)
- Il nous donne aussi la paix : Phi 4,4-7 ; 8-9
*Une paix en laquelle la personne se réjouit sans cesse. La paix de Jésus, elle, provoque une joie réelle parce qu’elle est un don qui est en nous-mêmes. Elle ne dépend pas de tel ou tel événement (guerre, corruption politique, confusion dans l’Eglise, affaire non conclue, maladie, mort )
*Une paix basée sur la réalité d’une présence. La réalité de l’Esprit de Jésus-Christ, Esprit qui a vaincu le monde.
*C’est une paix qui fait que notre bonté est “ reconnu de tous les hommes ” ;
*C’est une paix en laquelle sont “ exposés à Dieu tous nos besoins par la prière ” ;
*C’est une paix en laquelle “ nous n’entretenons aucun souci ”
*C’est une paix qui “ gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ-Jésus ”
2 - NECESSITE DU PARDON
Les blessures émotionnelles proviennent surtout des péchés des autres. Comme ce sont les autres qui sont la cause de notre mal le remède le plus efficace est le pardon. Le pardon est la clef de la guérison intérieure. Dans la pratique, on aime souvent mettre des conditions pour pardonner. Ce n’est pas normal. Il peut y avoir des liens entre le refus de pardonner et la maladie physique concernée. Offrir le pardon et recevoir la paix. La femme victime de viol.
Il faut demander la grâce de pouvoir pardonner et décider de pardonner. Celui qui se veut du bien a intérêt à vite pardonner et à ne jamais juger les autres de peur d’être jugé par le Seigneur, les événements et les circonstances.
La décision de pardonner peut ne pas être accompagnée d’une joie ressentie dans le cœur. C’est un acte d’obéissance à la Parole de Dieu. Que celui qui refuse de pardonner cesse de réciter le Notre Père ; “ Pardonne-nous nos offenses, car nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ”
A)- Aspect du pardon
Le pardon se situe à trois niveaux :
- Le pardon à autrui (parents, conjoints, relations)
- Le pardon à soi-même
- Le pardon à Dieu
Que faire ?
a)- Le pardon aux autres : Demander à Jésus en nous la grâce de pardonner à ceux à qui nous devons donner un pardon. Prier jusqu’à ce que je reçoive cette grâce du pardon qui touchera alors l’offenseur et le préparer à une réconciliation éventuelle.
Lorsque nous refusons d’accorder un pardon à quelqu’un nous le lions, nous l’enfermons, nous gardons sur lui comme un pouvoir. Une fois que nous acceptons de perdre ce pouvoir sur lui, si nous continuons de prier pour le pardon, le Seigneur vient couper ces liens et restaurer l’amour.
Il ne faut pas vouloir donner un pardon avec impatience, faire un pas vers l’autre quand il n’est pas prêt à le recevoir. Il faut demander au Seigneur de remplir nos cœurs de sa grâce et de nous suggérer les gestes, les mots qu’il faudra dire lorsque viendra le temps de la réconciliation, et cela afin d’éviter toute nouvelle blessure.
Il faut avoir souci de toujours bénir et de ne jamais maudire.
b- Le pardon à soi-même : le pardon à soi-même est complexe. On se sent coupable de vivre si on n’a pas été désiré, bien accueilli, si on a subi des reproches humiliants des parents ou des éducateurs. (tu es un âne, un vaurien, tu me coûtes trop cher etc.) Si on a dit qu’on a honte de vous, on se sent de trop, on se sent coupable. Et parfois quand même on avoue une faute en confession, on ne croit pas que Dieu nous a réellement pardonné notre trahison.
La culpabilité nous détruit car nous sommes pour nous-mêmes les pires des juges. Il est bon de se pardonner et confesser qu’on est une pure merveille (Ps 139,14).
c)- Le pardon de Dieu : Accuser l’autre, c’est s’accuser et accuser Dieu. Quand le malheur nous accable, que nous nous considérons comme victimes des méchants, on demande à Dieu pourquoi il permet cela. On a du ressentiment contre Lui, contre les catastrophes, les circonstances de notre naissance, de notre vie, la perte du travail, le décès d’êtres chers. Cela provient du rejet maternel et de l’indifférence du père ou de sa démission de paternité. Quand on découvre qu’on est aimé de Dieu, d’un Dieu qui est pardon, Miséricorde, tendresse et pitié, qui nous accepte tels que nous sommes, beaucoup de problèmes disparaissent.
Se demander qui est Dieu pour moi ? Un juge, un punisseur qui guette mes péchés, mes fautes pour me punir. Or pourquoi Dieu nous corrige-t-Il ? Parce qu’Il est vrai Père. (cf. He 12,5 ; 7-10). “ Mon fils ne méprise pas la correction du Seigneur et ne te décourage pas quand Il te reprend. Car celui qu’aime le Seigneur, Il le corrige et Il châtie tout fils qu’Il agrée. C’est pour votre correction que vous souffrez, c’est en fils que Dieu vous traite... C’est pour notre bien afin de nous faire participer à sa sainteté. ”
B - Les étapes et la démarche de la prière du pardon dans l’Esprit.
- Le pardon est une grâce de Dieu pour rétablir l’alliance entre lui et nos frères car si nous accusons un homme, nous accusons d’abord Dieu.
- C’est une décision d’obéir au commandement et une démarche d’amour. C’est une condition pour pouvoir appeler Dieu Père. Ce n’est pas une démission ou une renonciation à ses droits.
- Ce n’est pas dans le sentiment que réside le pardon. Qu’importe si vous n’oubliez pas l’offense ; les cicatrices deviennent source de vie pour les autres. Nous ne sommes pas amnésiques. Il faut savoir louer Dieu et lui rendre grâce pour ce pardon accordé quand le souvenir de l’offense remonte à la mémoire. Ne pas donner le pardon avec impatience. Laisser Jésus préparer la voie de la réconciliation en touchant le cœur de celui que vous pardonnez et pour qui vous priez. Attendre la grâce de Dieu qui opère en vous par sa paix, sa joie ;
- Dire le nom des offenseurs, des gens qui nous doivent, qui nous menacent, qui nous ont rejetés, détestés, déçus (nos enfants, nos maris, nos femmes etc) à Jésus (Eucharistie c-à-d, devant le Saint-Sacrement ou à la messe) même s’ils sont décédés.
Les bénir et non les maudire : appeler la bénédiction de Dieu sur eux.
- Demander pardon à Dieu pour nos péchés contre Lui et les hommes (nos plaintes, nos accusations, nos peurs, notre découragement, nos critiques, nos condamnations, nos murmures).
- Maintenir le pardon selon le principe du 70 x 7 (Mt 18, 21-22).
- Pardonner les ennemis ne suffit pas ; il faut les aimer, leur montrer qu’on leur veut du bien, que nous prions pour eux. Ne pas se venger en faisant la même chose que l’ennemi, mais prier pour lui en disant : “ Dieu, je te remercie pour ce qui m’arrive. Ceux qui me persécutent ne savent pas ce qu’ils font. Puisse ma prière et ta Miséricorde toucher leur cœur et leur faire comprendre que la haine, la violence ne mènent nulle part. Que ta paix vienne dans mon cœur et puisse les toucher. AMEN. ” Je peux aussi répéter cette parole dans mon cœur avec tout mon amour : “ je t’aime .... et je te veux du bien ”.
C - Les obstacles à la guérison
La volonté du Seigneur est de guérir ses enfants. Mais nous mettons des obstacles à la guérison.
1°) Ne pas renoncer à sa propre justice et à notre orgueil, principal obstacle au repentir.
2°) Notre manque de foi : nous croyons que la guérison est pour les autres et que le Seigneur commence à opérer en nous une guérison qui mettra plusieurs années avant d’être complète. La guérison est progressive. Personne ne peut recevoir en une fois tout le pouvoir de guérison du Seigneur qui ne veut pas nous déchirer mais nous guérir. Chacun est guéri selon sa personnalité.
Souvent la personne croit qu’il ne se passe rien quand, même des gens comme TARDIF, ont prié pour elle.
Parfois, on culpabilise la personne en lui disant qu’elle manque de foi, or il faut du temps pour que nous puissions voir dans la lumière telle blessure profonde que le Seigneur met à nu. Sinon cela peut faire du mal et nous, nous aurions du mal à pardonner.
3°) Le péché, l’absence de réconciliation avec Dieu, avec autrui, avec nous-mêmes. Refuser de pardonner entretient le ressentiment dans les relations, retarde la guérison car on croit le pardon impossible, au-dessus de nos forces. Evitons de nous complaire dans notre propre péché.
4°) La culpabilité : Se croire responsable de ses malheurs ou du malheur survenu à un autre et vouloir inconsciemment expier.
5°) L’absence du désir de conversion. On a peur d’abandonner l’ancienne vie. Or nous sommes invités à entrer dans le combat spirituel, à grandir dans la vie spirituelle, à nous convertir, à nous dépouiller du vieil homme, à découvrir notre identité d’enfants de Dieu, à parvenir à la vérité qui libère, à nous laisser aimer de Dieu. Beaucoup disent : “ Guéris-moi Seigneur et ensuite laisse-moi tranquille ”. A cause de telle réaction on les retrouve encore plus malades au bout de quelque temps. Il n’y a pas de guérison sans conversion. Si après la guérison on ne s’attache pas à Jésus, il nous arrivera pire.
6°) La peur de souffrir : Il ne faut pas avoir peur de la souffrance, de la croix, peur d’être crucifié. Sachons bien que nous ne sommes pas tous appelés à souffrir, mais à sortir de nos mauvaises souffrances, de la souffrance inutile, stérile comme celle du mauvais Larron. Il n’y a qu’une vraie souffrance : la souffrance rédemptrice de Jésus qui sauve le monde.
Dès que nous reconnaissons que notre souffrance est mauvaise et que nous la remettons à Jésus, elle devient une source de richesse, de réconciliation et apporte paix et joie.
7°) Ne pas prier pour la racine de la maladie mais pour ses symptômes. Il faut prier en profondeur l’Esprit Saint et lui demander de nous montrer la racine du mal. Faire un diagnostic erroné et prier pour les symptômes d’une maladie peut être un obstacle à la guérison. Par exemple quand on veut prier pour la dépression, si on n’en trouve pas la vraie cause, il ne se passera rien. Quelqu’un peut vivre une grande tristesse mais nous devons trouver la cause de cette tristesse avant d’en demander la guérison (écoute spirituelle).
8°) L’environnement familial dans lequel vit la personne pour laquelle on prie, si la famille elle-même est très meurtrie, la guérison acquise est sans cesse remise en question.
L’environnement professionnel : celui qui a souffert de l’autoritarisme de son père et doit de nouveau subir un supérieur autoritaire n’aura pas grande chance de guérir rapidement.
9°) Ne pas accepter Jésus comme son sauveur personnel : il faut accepter le salut total de Jésus, confier son avenir à Jésus, lui faire confiance, confesser Jésus, se convertir à Jésus c’est-à-dire avoir une connaissance intime de Jésus comme une personne proche de nous, en nous avec la grâce du baptême. Pour beaucoup de gens, Jésus n’est pas une personne et ils ne l’ont pas rencontré. Pour eux Jésus est lointain, historique, seulement présent pour les œuvres qu’Il a réalisées. Vivant leur christianisme simplement dans une pratique extérieure, ils lui donnent le nom de “ Christ notre Seigneur ” mais n’emploient pas spontanément le nom que Marie donnait à son Fils : Jésus, le petit nom qui implique une connaissance intime : “ Mon Jésus ” (P; Thomas Philippe Fidélité au Saint Esprit, pages 110/111).
Nous ne pouvons connaître Jésus comme personne que dans l’Esprit Saint comme cela a été donné aux apôtres à la Pentecôte. Avant la Pentecôte, ils le connaissaient un peu comme un prophète, croyaient qu’il était le Messie, le Fils du Dieu Vivant (Mt 16,16), mais le fait qu’ils soient si peureux montre bien qu’il y avait une connaissance intime de Jésus qui ne leur a pas été donnée ; cette reconnaissance intime, personnelle qui nous donne la certitude que rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur (Rm 8, 39)
Jésus leur disait : “ Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte. Puis il monta auprès d’eux dans la barque et le vent tomba. ” (Mc 6, 50-51)
Ce qui fait fréquemment obstacle à la guérison du Seigneur dans la vie des personnes c’est :
- l’absence de décision pour cette guérison ;
- le refus de pardonner ;
- ne pas accepter Jésus comme Sauveur personnel.
Il nous est demandé d’accepter Jésus comme Sauveur, comme Seigneur et comme celui qui nous guérit. Il nous est demandé de pardonner, de renoncer à ce qui ne vient pas de Dieu, d’accepter la guérison qui vient de lui, et de demeurer fermes dans la foi pour les guérisons que nous avons reçues. Nous sommes aussi appelés à nous décider pour la conversion et l’entretien de notre santé spirituelle. Eph 5,8-9 ; 6, 10- /Eph 3, 20-21
10°) Accueillir l’amour du Père et y croire : croire que Dieu a toujours été présent dans ma vie. Me rendre compte que tout ce que j’ai vécu comme angoisse, peur, sentiment d’abandon est un mensonge. Il est important que maintenant je puisse abandonner tout mon passé à l’amour du Seigneur que maintenant, je ne sois plus lié par toutes ces peurs, ces angoisses, ces souffrances, ces blessures. Je peux maintenant accueillir consciemment l’amour du Seigneur qui a toujours été présent.
D- La louange, chemin royal pour l’accueil de la guérison intérieure
Jésus lui-même sans cesse loue le Père ; c’est pourquoi Il n’a pas porté de blessures intérieures. “ Je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre... ”(Mt 11, 25). “ Père, je te rends grâce de m’avoir exaucé... ”(Jn 11, 41-42). “ Notre Père qui es aux cieux... ” (Mt 6, 9-10)
En effet, lorsque je loue Dieu, je Le regarde intérieurement. Alors une ouverture peut se faire, même dans les cœurs les plus blessés car “ qui regarde vers Lui resplendira sans ombre ni trouble au visage ” (Ps 34,6).
Par cette ouverture, Dieu peut entrer dans mon cœur et guérir des blessures intérieures, même fermées depuis très longtemps. Il peut faire renaître la vie intérieure à travers la paix et la joie. Plus je loue, plus mon cœur est transformé par la tendresse de Dieu. La louange et l’action de grâce font disparaître nos révoltes et nous rétablissent dans la paix et la confiance.
Dans la louange, le Seigneur me donne la lumière sur mes blessures cachées. Ce que le Seigneur montre à ma conscience dans la louange, c’est qu’Il veut le guérir. Je peux alors reprendre devant le Seigneur telle partie de ma vie que je n’ai pas voulu vivre, qui me fait peur, qui me fait honte. Et j’entre dans la vérité de ma vie et j’accueille plus facilement ma guérison intérieure.
Nous pouvons louer le Seigneur pour sa présence dans nos blessures et pour que sa puissance se manifeste concrètement dans nos vies.
CONCLUSION
Dans la prière de guérison intérieure, on fait profondément l’expérience du salut en Jésus Christ. C’est alors qu’on peut recevoir la plénitude de l’Esprit Saint et appeler puissamment les gens à la conversion. Car plus la guérison intérieure est profonde, plus on est capable d'œuvrer à la nouvelle évangélisation.
Prière :
Père éternel, au nom de JESUS venu me sauver, par la puissante main du Saint-Esprit
Commence en moi ton œuvre de pardon et de guérison dans mon corps, mon âme et mon esprit. Je pardonne à…et à tous ceux qui m’ont blessé, déçu… Je les bénis et les libère de leur culpabilité envers moi. J’accepte de les aimer et de prier pour que la paix habite leur cœur. Même si les souvenirs demeurent encore présents en moi, je les plonge dans le Sang précieux de JESUS de Nazareth ; ils ne plus que de simples souvenirs sans effets sur ma vie.
Père, je te prie pour tous ceux que j’ai blessés ou déçus, qu’ils m’accordent leur pardon et me bénissent afin que je sorte de cette prison de culpabilité qui me rend triste
Et incapable de bonheur. Pardonne-moi, restaure ma paix et ma joie de vivre. Donne-moi ton Esprit pour reconstruire et ne plus commettre les mêmes erreurs et promouvoir Ton Amour entre nous. Merci Seigneur.
Si vous avez des questions personelles, écrivez-nous à feusurlaterre12@gmail.com.